HOMÉLIE 27

 

Prononcée devant le peuple en la basilique de saint Pancrace, martyr, le jour de sa fête.

 

Lecture du saint Évangile selon saint Jean : (Jn 15,12-16)

En ce temps là, Jésus dit à ses disciples : «Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que Je vous commande. Je ne dis pas que vous êtes mes serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Mais J'ai dit que vous étiez mes amis parce que tout ce que J'ai appris de mon Père, Je vous l'ai fait connaître. Ce n'est pas vous qui M'avez choisi mais c'est Moi qui vous ai choisi et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure et que, quoique vous demandiez à mon Père en mon Nom, Il vous le donne.»

 

1. Comme toutes les paroles sacrées sont pleines des préceptes du Seigneur, que veut-Il dire à propos de l'amour pris comme un commandement unique : «Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres», sinon que tout commandement relève de l'amour seul et que tous sont un seul et même commandement, car tout ce qui est commandé par Dieu est basé sur la seule charité ? Comme les nombreux rameaux d'un arbre poussent d'une seule racine, ainsi toutes les vertus sont produites par la seule charité. Et un rameau de bonnes oeuvres n'a aucune verdeur s'il n'est pas enraciné dans la charité. Les préceptes du Seigneur sont donc à la fois nombreux et un; nombreux par la diversité des oeuvres, un dans la racine de l'amour. Mais comment doit être pratiqué cet amour ? Le Seigneur l'indique dans un grand nombre de sentences de l'Écriture sainte en ordonnant d'aimer ses amis en Lui et d'aimer ses ennemis à cause de Lui. Car quelqu'un possède véritablement la charité, s'il aime son ami en Dieu et en même temps aime son ennemi à cause de Dieu. Car quelques uns aiment leurs proches, mais seulement d'un sentiment naturel d'affinité ou de parenté sans être pour cela en opposition avec les paroles sacrées. Mais une chose est de se dévouer spontanément par un sentiment naturel, une autre de devoir obéissance au précepte du Seigneur fondé sur la charité. Ils aiment beaucoup leur prochain, mais cependant ne méritent pas les récompenses sublimes de l'amour, parce qu'ils donnent leur amour d'une façon non spirituelle mais humaine. C'est pourquoi le Seigneur après avoir dit : «Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres», a aussitôt ajouté «comme Je vous ai aimé.» Comme s'Il disait clairement : Aimez-vous pour la raison même pour laquelle Je vous ai aimés.

 

2. En tout cela, frères très chers, il faut considérer avec sagacité que l'antique ennemi, tout en poussant notre coeur à l'amour des choses temporelles, suscite contre nous un proche moins riche que nous qui s'efforce de nous prendre ces biens que nous aimons. En faisant cela, ce n'est pas que l'antique ennemi ait pour but de nous priver des dits biens terrestres, mais il veut tuer la charité en nous. De fait, nous nous enflammons aussitôt de haine et pendant qu'à l'extérieur, nous désirons avoir le dessus, nous sommes à l'intérieur fortement frappés. Alors que nous réclamons à l'extérieur les petits biens volés, nous en perdons de plus importants à l'intérieur, parce que l'amour d'un bien temporel nous fait perdre le vrai amour. De fait, tout individu qui vole nos biens est un ennemi. Mais si nous nous mettons à haïr cet ennemi, c'est un bien intérieur que nous perdons. Lorsque à l'extérieur nous souffrons quelque mauvais procédé d'un parent, veillons à l'intérieur contre le voleur caché qui n'est jamais mieux vaincu que lorsque l'ennemi extérieur est aimé. Car la première et la plus grande preuve d'amour, c'est d'aimer celui qui s'oppose à nous. La Vérité elle-même n'a-t-elle pas supporté le gibet de la croix et cependant aimé ses persécuteurs eux-mêmes en disant : «Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font.» (Luc 23,34). Qu'y a-t-il d'étonnant à ce que les disciples aiment leurs ennemis pendant leur vie quand le Maître a aimé des ennemis qui le faisaient mourir ? Il exprime l'essentiel de l'amour en ajoutant: «Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.» Le Seigneur qui était venu mourir même pour ses ennemis, disait cependant qu'Il donnerait sa vie pour ses amis, certainement pour nous montrer ceci : nous pouvons gagner des mérites grâce à nos ennemis en les aimant; ceux qui nous persécutent deviennent eux-mêmes ainsi des amis.

 

3. Mais actuellement chez nous personne n'est persécuté à mort. Comment pouvons-nous donc prouver que nous aimons nos ennemis ? Mais il y a une chose à faire dans l'état de paix de la sainte Église pour montrer que nous serions capables de mourir pour l'amour de Dieu au temps de la persécution. De fait saint Jean dit ceci : «Celui qui, ayant des biens dans le monde, voit son frère dans la nécessité et lui ferme son coeur, comment l'amour de Dieu resterait-il en lui ?»(1 Jn 3,17). Saint Jean Baptiste dit aussi : «Celui qui a deux tuniques, qu'il en donne une à celui qui n'en a pas.» (Luc 3,12). Donc celui qui au temps de la tranquillité ne donne pas sa tunique pour l'amour de Dieu, comment donnerait-il sa vie au temps de la persécution ? La vertu de charité, pour rester forte au temps des troubles, doit donc être nourrie par la miséricorde dans le temps de calme. Ainsi elle apprendra à donner au Dieu tout-puissant d'abord ses biens et ensuite soi-même.

 

4. Viennent ensuite ces mots : «Vous êtes mes amis.» Qu'elle est donc grande la Miséricorde de notre Créateur ! Nous ne sommes même pas de bons serviteurs et Il nous appelle ses amis ! Qu'elle est donc grande la dignité des hommes d'être les amis de Dieu ! Mais vous avez entendu la gloire de cette dignité, sachez aussi les souffrances du combat spirituel : «Si vous faites ce que je vous ai commandé.» Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous ai commandé; c'est-à-dire réjouissez-vous de votre dignité mais pensez à quel prix on parvient à cette dignité. En effet lorsque les fils de Zébédée, sur l'intervention de leur mère, demandèrent que l'un pût s'asseoir à la Droite de Dieu et l'autre à sa Gauche, ils s'entendirent répondre : «Pouvez-vous boire le calice que Je vais boire ?» (Mt 20,22). Comme ils recherchaient la place correspondant à leur dignité, la vérité leur rappelle par quelle voie ils obtiendront cette dignité; c'est-à-dire : Vous vous préoccupez de votre future dignité, mais occupez-vous d'abord de la voie semée de souffrances qui vous permettra de l'atteindre. C'est par l'amertume qu'on parvient à la majesté. Si votre esprit recherche ce qui plaît, buvez d'abord le calice qui fait souffrir. Ainsi c'est par la potion amère qu'on arrive à la joie du salut. «Maintenant Je ne vous appelle plus mes serviteurs. Car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Mais Je vous appelle mes amis parce que tout ce que J'ai reçu du Père Je vous l'ai transmis.» Quelles sont ces paroles qu'Il a reçues de son Père et qu'Il a voulu faire connaître à ses serviteurs pour en faire ses amis, sinon les joies de la charité intérieure, sinon ces fêtes de la patrie céleste qu'Il a imprimées chaque jour dans nos coeurs par le souffle de son Amour ? En effet quand nous aimons entendre parler des choses célestes, nous connaissons depuis longtemps ces choses aimées parce que l'amour est connaissance. Jésus a donc fait connaître ces choses à ceux qui, dégagés des désirs terrestres, brûlaient d'un grand amour. Ces amis de Dieu, le prophète les avait vus lorsqu'il disait : «Il m'apparaît que tes amis sont extrêmement honorés, ô Dieu !» (Ps 138,17). Car il est appelé ami comme protecteur de l'âme. Parce que le psalmiste a vu d'avance que les élus de Dieu, séparés de ce monde par l'amour de Dieu, gardent sa Volonté dans les commandements célestes, il a admiré ces amis de Dieu quand il disait : «Il m'apparaît que tes amis sont extrêmement honorés ô Dieu.» Et comme si nous lui demandions de nous expliquer les raisons d'un si grand amour, il a aussitôt ajouté : «Leur dignité est extrêmement grande.» Voici que les élus de Dieu dominent leur chair, fortifient leur esprit, commandent au démon, brillent par leurs vertus, regardent avec mépris les choses terrestres, prêchent à haute voix la patrie éternelle par leurs bonnes moeurs. En mourant même ils l'aiment et l'atteignent par leurs tourments. Ils peuvent être tués mais ne fléchissent pas. «Leur dignité est extrêmement grande.» Dans cette passion même qui s'est achevée par leur mort, voyez combien grande a été la force de leur âme. Comment cela est-il possible ? C'est que leur force d'âme a été confortée. Mais ces privilégiés sont peut-être peu nombreux ? Le prophète ajoute : «Je les compterai et ils se multiplieront sur la terre.» (Ps 138,18). Regardez le monde entier, frères, il est rempli de martyrs. Les témoins de la vérité sont plus nombreux que nous ne sommes à les voir. Avec l'aide de Dieu, ceux que nous pouvons compter se sont multipliés sur la terre et leur nombre est tel que nous ne pouvons l'imaginer.

 

5. Mais quiconque arrive à cette dignité d'être appelé ami de Dieu se considère lui-même, et voit ainsi que les dons qu'il a reçus le dépassent. Il ne doit rien attribuer à ses mérites pour ne pas être entraîné vers des puissances ennemies. C'est pourquoi il est ajouté : «Ce n'est pas vous qui M'avez choisi mais c'est Moi qui vous ai choisis et Je vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit.» Je vous ai établis par grâce, Je vous ai plantés pour que vous alliez en le voulant, que vous portiez du fruit en travaillant. En effet J'ai dit que vous alliez en le voulant, parce que vouloir faire quelque chose, c'est déjà y aller en intention. Il est ajouté quels fruits doivent-ils porter : «et que votre fruit demeure.» Tout ce que nous faisons pour la vie présente suffit à peine jusqu'à la mort. En effet la mort survenant, coupe le fruit de notre travail. Mais ce qu'on fait pour la vie éternelle est conservé même après la mort et commence à être visible lorsque le fruit de nos travaux terrestres commence à disparaître. Là-haut cette récompense commence au moment où le travail se termine. Pour quiconque connaît déjà les choses éternelles les fruits temporels paraissent sans valeur. Travaillons pour de tels fruits qui demeurent; produisons des fruits qui au moment où la mort interrompt tout, prennent d'eux-mêmes leur commencement. Le fait que les fruits de Dieu commencent à la mort, le prophète l'atteste en disant : «Lorsqu'Il aura donné à ses amis le sommeil, ils auront l'héritage du Seigneur.» (Ps 126,2-3). Tout homme qui meurt perd en mourant son héritage terrestre, mais lorsque le Seigneur aura donné à ses amis le dernier sommeil, ils auront de Lui l'héritage, puisque les élus de Dieu parvenus à leur mort trouvent alors leur héritage.

 

6. Vient ensuite : «Quoique vous demandiez à mon Père en mon Nom, Il vous le donnera.» Voici qu'Il dit : «Quoique vous demandiez à mon Père en mon Nom, Il vous le donnera ! » En un autre endroit Il dit par le même évangéliste : «Si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom.» (Jn 16,23-24). Si tout ce que nous demandons au Nom du Fils, le Père nous le donne, que signifie la demande faite par trois fois par saint Paul au Seigneur, demande qui ne fut pas exaucée, mais obtint la réponse suivante : «Ma Grâce te suffit car ma Force se montre dans ta faiblesse.» (2 Cor 12,9). Ce si éminent prédicateur n'a-t-il pas fait sa demande au Nom du Fils ? Pourquoi sa demande n'a pas été exaucée ? Comment peut-il être vrai que ce que nous demandons au Père au Nom du Fils, le Père l'accorde alors que la demande faite par l'apôtre au nom du Fils que l'ange de Satan s'éloigne de lui, cette demande n'a pas été exaucée ? Mais parce que le Nom du Fils est Jésus et que Jésus signifie Sauveur celui qui procure le salut, celui-là demande au Nom du Sauveur qui demande ce qui convient véritablement au salut. Mais si la demande n'est pas utile au salut, elle n'est pas faite au Père au Nom de Jésus. C'est pourquoi aussi le Seigneur dit à ses mêmes apôtres encore faibles : «Jusqu'à présent vous n 'avez rien demandé en mon nom.» Comme s'Il voulait dire : Vous ne demandez pas au Nom du Seigneur, car vous ne savez pas demander le salut éternel. Ainsi donc saint Paul n'a pas été exaucé parce que, s'il avait été délivré de la tentation, cela n'aurait pas été utile à son salut éternel.

 

7. Nous voyons, frères très chers, que vous êtes venus nombreux à la solennité du martyr, que vous fléchissez les genoux, que vous vous frappez la poitrine, que vous inondez votre visage de larmes. Mais réfléchissez, je vous en supplie, à vos demandes; voyez si vos demandes sont faites au Nom de Jésus, si vous demandez les joies du salut éternel. Car vous ne cherchez pas Jésus dans sa demeure si, dans ce temple d'éternité, vous priez de façon inopportune pour des biens temporels. Voilà que dans sa prière l'un demande une épouse, un autre une maison, un autre un vêtement, un autre de quoi manger. Et pourtant, lorsque ces biens manquent, ils doivent être demandés au Dieu tout-puissant. Mais nous devons sans cesse nous rappeler le commandement reçu de notre Rédempteur : «Cherchez d 'abord le royaume de Dieu et sa justice et tout cela vous sera donné ensuite par surcroît.» (Mt 5,44). Demander ces choses à Jésus n'est pas une faute, si la demande n'est pas trop pressante. Mais ce qui serait très grave, ce serait que quelqu'un demande la mort de son ennemi et qu'il poursuive par la prière celui qu'il ne peut poursuivre par son épée. Et celui qui est maudit garde la vie corporelle pendant que celui qui a maudit est déjà condamné pour avoir souhaité cette mort. Quiconque prie ainsi combat son Créateur par ses demandes. D'où il est dit dans le cas de Judas : «Que sa prière est un péché», (Ps 108,7) si la demande concerne quelque chose qu'interdit celui qui est prié.

 

8. La Vérité dit : «Lorsque vous êtes en prière, pardonnez si vous avez quelque grief dans votre coeur.» (Mc 11,25). Nous expliquons mieux cette vertu du pardon en apportant un seul témoignage de l'Ancien Testament. Sans doute la Judée ayant offensé la justice de son Créateur par ses fautes criantes, le Seigneur refusant d'exaucer la prière de son prophète lui dit : «Ne te charge pas de louanges et de prières en leur faveur.» (Jer 7,16). «Même si Moïse et Samuel se tiennent en prière devant Moi mon coeur n'est pas pour ce peuple.» (Jer 15,1). Que veut dire que tant de pères ayant été envoyés comme intercesseurs et rejetés, seuls Moïse et Samuel apparurent au grand jour avec leur admirable puissance d'intercession et que même eux, dit l'histoire, n'ont pas pu intercéder ? Comme si le Seigneur disait clairement : Je n'écoute même pas ceux que Je ne dédaigne nullement à cause du grand mérite de leur demande. Pourquoi donc Moïse et Samuel sont-ils préférés à tous les autres pères pour intercéder ? C'est qu'eux seuls, dans tous les textes de l'Ancien Testament, sont dits avoir prié même pour leurs ennemis. L'un est lapidé par le peuple (cf. Ex 17,4) et cependant prie le Seigneur pour ceux qui Le lapident; l'autre est rejeté loin du pouvoir et, invité à prier y consent : «Loin de moi ce péché dans le Seigneur que je cesse de prier pour vous.» ( I Roi 12,23). «Même si Moïse et Samuel se tiennent en prière devant Moi, mon âme n'est pas pour ce peuple.» (Jer 15,1). Comme s'Il disait ouvertement : Je n'écoute même pas les prières que me font en faveur de leurs amis ceux dont je sais qu'ils prient même pour leurs ennemis avec le mérite de leurs grandes vertus. C'est donc la perfection de la charité qui fait la force de la vraie prière. Et ainsi quiconque demande quelque chose de juste, l'obtient, si son âme dans sa demande n'est pas assombrie par la haine d'un ennemi. Et nous surmontons la plupart du temps notre esprit de contestation si nous prions même pour nos ennemis. Si la bouche forme une prière pour nos ennemis il faut que le coeur contienne l'amour. En fait souvent nous prions même pour nos ennemis, mais nous le faisons plus par devoir que par amour. Car en demandant la vie pour nos ennemis, nous craignons tout de même d'être exaucés. Mais puisque le juge des consciences tient compte de l'esprit plutôt que des mots, celui qui ne prie pas pour ses ennemis avec charité ne demande en fait rien pour eux.

 

9. Mais voici qu'un ennemi a gravement péché contre nous, nous a causé des dommages, nous a offensés nous qui l'aidions, nous a persécutés nous qui l'aimions. Ses méfaits devraient être retenus, si les retenir ne nous était pas défendu. Notre avocat en effet nous a préparé une prière concernant notre cause et lui-même est le juge de cette cause dont il est aussi l'avocat. Mais dans la prière qu'Il a composée Il a mis une condition : «Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.» (Mt 6,12). Puisque c'est notre futur juge, qui s'est constitué notre avocat, c'est Lui qui exauce la prière que Lui-même a composée. Donc ou bien nous disons et ne faisons pas : «pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés»(Mt 6,12) et alors nous ne sommes pas du tout pardonnés en disant cela; ou bien peut-être nous négligeons cette condition dans la prière et notre Avocat ne reconnaît pas la prière qu'il a composée et Il se dit aussitôt à lui-même : Je sais bien ce que J'ai enseigné, cette prière n'est pas celle que j'ai faite. Frères, que devons-nous donc faire, sinon accorder à nos frères l'affection d'une vraie charité ? Que nulle malice ne demeure dans nos coeurs ! Que le Dieu tout-puissant voit bien notre charité envers notre prochain pour pouvoir accorder sa Bienveillance à nos fautes. Rappelez-vous l'avertissement : «Pardonnez et il vous sera pardonné.» (Luc 6,17). On nous doit et nous devons. Remettons donc ce qui nous est dû et ce que nous devons sera remis, mais l'esprit résiste à cela, il veut accomplir ce qu'il a entendu et cependant il résiste.

 

Nous nous tenons devant la tombe du martyr et nous savons par quelle mort il est parvenu au ciel. Nous, même si nous ne donnons pas notre vie pour le Christ, triomphons au moins de notre âme. Dieu est apaisé par ce sacrifice et il approuve par un jugement de miséricorde la victoire qui nous donne la paix intérieure. Car il voit la lutte de notre coeur; et celui qui récompensera ensuite ceux qui se vainquent eux-mêmes, aide maintenant ceux qui luttent. Il le fait par notre Seigneur Jésus Christ son Fils qui avec Lui vit et règne dans l'unité du saint Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles, amen.